Article publié le 11/12/2023 · Par Julien · Temps de lecture : 2 minutes environ

Un premier pas significatif dans la lutte contre les violences sexistes et sexuelles a été effectué en Île-de-France. Mercredi dernier, à la station du RER Auber à Paris, la RATP en collaboration avec la région Île-de-France inaugurait l'ouverture d'un « lieu sécurisé » au sein du réseau de transport francilien, destiné à l'accueil des femmes victimes ou susceptibles d'être touchées par ces violences.

Un dispositif face à un besoin urgent

Le besoin pour un tel dispositif est criant. Selon les données ministérielles, près de neuf femmes sur dix affirment avoir été victimes de harcèlement sexiste ou sexuel dans les transports. Jimmy Brun, porte-parole de la RATP, a souligné cette préoccupante réalité durant l'inauguration en citant une enquête à paraître début 2024 : « 40 % des femmes ne se sentent pas en sécurité sur nos réseaux, c'est inacceptable ».

C'est dans ce contexte d'insécurité féminine persistante que ce « lieu sécurisé » renait de la collaboration entre la RATP et la région Île-de-France. L'objectif est clair : assurer aux femmes victimes ou menacées d'agressions un refuge au cœur du réseau de transport.

Le rôle d'Umay et de Relay

Le lieu désigné comme refuge se situe à l'intérieur d'un magasin Relay, au cœur de la station RER Auber. Le personnel de ce magasin a été spécifiquement formé par Umay, une start-up spécialisée dans la sécurisation des déplacements dans l'espace public.

Pauline Vanderquand, co-fondatrice de Umay, a expliqué lors de l'inauguration : « Nos formations aux employés visent à leur apprendre à la fois à recueillir, rassurer, et renseigner ».

Une extension prévue du dispositif

En plus du Relay de la station Auber, plusieurs autres lieux vont être aménagés sur le réseau de transport francilien. Selon Sandrine Charnoz, en charge du projet de lutte contre le harcèlement sexuel dans les transports à la RATP, des propositions ont été faites aux commerçants de devenir des lieux sûrs pour les victimes.

Le groupe Lagardère, qui gère de nombreux Relay et Monop' dans les stations de métro parisiennes via sa filiale Lagardère Travel Retail, a déjà manifesté son soutien à l'initiative. D'ailleurs, lors de l'inauguration, Benoît Verdier, directeur général délégué de l'entreprise, a annoncé que tous ses points de vente du réseau RATP seraient labellisés « safe place » d'ici 2024. Un projet d'envergure impliquant un total de 35 points de vente et la formation d'environ 80 employés, confiée une fois de plus à Umay.